Lundi 22 juillet 2018, Umphang
Le
moment est venu de lever le voile sur les guillemets dont j’ai affublé le mot
jungle depuis que nous avons pris la décision de venir à Umphang. Car en guise
de rafting et de trek, nous n’aurons droit qu’à une jolie ballade en canoë suivie d’une marche tranquille le long d’une route (affreusement mal)
goudronnée. La faute à la pluie qui a transformé les sentiers des sous-bois en
véritables marécages impraticables. Tout de même, Umphang est très loin des
forêts primaires que nous avions découvertes avec ébahissement au Tanan Negara
(Malaisie).
La promenade n’en est pas moins instructive, en grande partie grâce à Khan, notre
guide, qui se trouve être en partie d’ascendance karen (sa femme appartient à
cette ethnie). Il a également été éduqué dans un temple où il a appris les
rudiments de la médecine traditionnelle… avant de devenir barman à
Pataya ! Au détour de nos conversations, je glane de captivantes
informations au sujet des plantes médicinales, du Bethel qu’il mâche presque
continuellement, des karens, ou de la vie d’agriculteur en Thaïlande (véritable
métier de Khan lorsqu’il ne joue pas les guides)…
Nous
ne verrons pas beaucoup d’animaux lors de notre aller-retour à travers bois.
Lors de la saison humide, ils ont suffisamment à boire dans les montagnes et ne
sont pas forcés de descendre jusqu’à la rivière comme c’est le cas lors de la
période sèche. Nous croiserons un trou de tarentule (qui restera invisible,
dieu merci), nous entendrons roucouler quelques singes et Zaz fera la
connaissance d’un drôle d’arthropode qui se roule en boule lorsqu’on l’effleure
du bout du doigt.
Zaz
et Aliocha profitent d’une pause pour prendre un bain dans un bassin naturel
recueillant l’eau d’une source chaude. Lorsque nous arrivons au camp où nous
devons passer la nuit, nous prenons conscience de l’importance du site. En
saison sèche, il doit y avoir des centaines de tentes plantées là. Ce jour-là,
nous ne sommes que deux familles (l’autre est thaï et ne parle pas un mot
d’anglais). Le camp lui-même n’a rien de très sauvage. Prévoyant la pluie
torrentielle de la nuit, on a dressé notre tente à l’abri d’un auvent en dur.
Couchés
avec la nuit, nous ne tardons pas à nous endormir…
Journal de Zaz :
Bah… Ceux qui aiment bien les aventures
seront contents. Au début, c’est bien – on fait du bateau pour entrer en pleine
jungle. On fait une pause pour aller à une source d’eau chaude. Dans la jungle,
il y a de la boue, des bambous, des plantes bizarres dont des shy leaves. Quand tu les touches, elles se replient
toutes seules.
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