jeudi 10 juillet 2014

The road goes ever on



Le train serpente lentement à travers les rizières et les volcans qui barrent l’horizon. On se laisserait  presque hypnotiser par le doux ronronnement de la machine sans les pitreries de Zaz qui ne tient pas en place. Il faut dire qu’on ne l’a pas ménagé. Faisons le point :

6h00 d’avion entre Paris et Doha
8h30 entre Doha et Jakarta
3h00 de train entre Jakarta et Bandung
8h00 de train entre Bandung et Yogyakarta
.
Ce n’est plus du voyage, c’est de la fuite en avant !

Petit retour en arrière, donc. On est partis de Paris après un dernier dîner chez Hippopotamus, histoire de profiter une dernière fois de la haute gastronomie française. Le premier vol s’est très bien passé. Mention spéciale à la programmation multimédia de Qatar Airways : ils ont des dizaines de films à disposition qui couvrent vraiment tous les genres, du film d’action musclé US aux films d’auteurs du monde, de Bollywood aux grands classiques des années 60-70.

Escale à Doha et son immense magasin de jouets, ses boutiques d’accessoires tape-à-l’œil et hors de prix et cette impression étrange que les Qataris ne savent vraiment plus quoi faire de leur argent. Zaz a bien profité des jeux mis à la disposition des enfants pour se défouler un peu.

Arrivée à Jakarta de nuit. Sensation de chaleur un peu gluante et odeur âcre de la pollution qui voile le ciel d’un brouillard glauque. Puis c’est l’éternel ballet du touriste maladroit qui zigzague pour éviter les sollicitations des taximen, trouver un distributeur, calculer des cours improbables (1€ = 15.000 rupiahs), dénicher la seule compagnie de taxi qui utilise un taximètre…

Ah, le calme climatisé d’une voiture qui glisse à travers la ville de nuit. Ici, pas de musique qui hurle comme en Thaïlande mais un silence ouaté. A travers la brume, on distingue cette ceinture vaguement écœurante de bâtiments fonctionnels et insipides qui étrangle toutes les grandes villes, de New York à Tokyo,  de Paris à Jakarta. Puis on découvre des quartiers pauvres, ni vraiment bidonvilles, ni totalement pavillonnaires. Palissades et grillages le long desquels patientent les prostituées. Scooters qui pétaradent.

L’hôtel est propre, anonyme et fonctionnel, l’endroit idéal pour se poser et dormir après un long voyage. Tellement idéal, en fait, qu’on n’émerge que vers 11h30. Solide petit-déjeuner, rencontre avec le directeur de l’hôtel (un Français), et départ pour la gare toute proche.

Fuir Jakarta. Telle est la recommandation unanime qu’on nous avait prodiguée. Premier saut de puce planifié à la hâte pour Bandung. Pourquoi Bandung ? Bah, c’est vers l’est (la direction de Bali), pas trop loin, et puis on connaît le nom grâce à la fameuse conférence qui n’a pas servi à grand-chose mais qui a fait beaucoup de bruit.

3h00 d’attente pour 3h00 de train, la rançon de l’improvisation. Durant le voyage, j’ai quand même l’occasion de discuter assez longtemps avec Anton, un ingénieur en aéronautique protestant qui se rend à une conférence à Bandung.

L’hôtel que nous a dégoté Aliocha vaut surtout pour la fabuleuse collection d’articles kitsch qui encombre chacune des pièces. Du grand art. Mine de rien, il est déjà 20h00 et on part à la recherche de la rue Braga, haut-lieu de la vie nocturne de Bandung. Là, on trouve un restaurant tellement typique qu’Aliocha mange un nacho (muy piquante !) et Zaz des spaghettis sauce tomate. Je teste mon premier nasi goreng (riz frit au poulet, œufs et fruits de mer, la paella locale, en quelque sorte). Pas mal.

En rentrant à l’hôtel (il faut laisser passer les rats gros comme des chats), premier coup de cœur : le café bistro Cowboy (thé et café only, islam oblige) où un groupe joue les tubes des Rolling Stones en l’honneur d’un fan dont c’est l’anniversaire. Ambiance chaleureuse. Zaz, en star consommée, se laisse prendre en photo avec tous les clients.

Court dodo avant d’aller prendre un train à 7h00, direction Yogyakarta, deuxième étape de notre voyage. C’est là que se situent le grand temple bouddhiste de Borobudur et les temples hindous de Prambanan. J’en salive d’avance.

Zaz et Aliocha se sont endormis tandis que le train cahote tranquillement. Il est 10h00. Plus que 5h00 à tuer… Je vais peut-être faire comme eux.

Griff

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