lundi 11 août 2014

Jogja on my mind

Après deux trajets en avion et une journée d'attente à l’aéroport de Lombok, nous voilà donc de retour à Jogja après un mois de voyage vers l'est.

Super retrouvailles avec Anni et les siens! Nous avons été accueillis à bras ouverts et j'avoue que la générosité dont nos hôtes font preuve me met presque mal à l'aise. Chez eux, le terme hospitalité n'est pas une simple figure de style. Les plus attentifs de nos lecteurs se souviennent peut-être de la magnifique maison avec piscine que nous avions visitée la dernière fois. Eh bien, Anni nous a proposé d'y loger durant notre séjour et elle refuse catégoriquement de nous faire payer!

Elle est venue nous chercher à l’aéroport. Et avant de nous emmener faire le tour des meilleurs warungs de sa ville, elle a entraîné Aliocha pour un passage éclair au mariage de la fille (de la deuxième femme) du gouverneur de la Ville. Dans un hôtel de grand luxe, deux milles personnes, des costumes traditionnels aux robes de soirées, un buffet gargantuesque, une estrade ou les jeunes mariés brillants de mille feux qui reçoivent les salutations des nombreux invités. (tiens ça me rappelle quelque chose....). Et Aliocha seule invitée à la peau blanche et aux cheveux clairs a bien failli y aller en tongs! Anni a eu pitié et lui a prêté des chaussures à talons... de deux pointures inférieures à la sienne. Il fallait les voir marcher toutes les deux accrochées l'une à l'autre comme deux amies d'enfance !

Le lendemain, nous sommes enfin allé faire cette excursion au Merapi que nous nous étions promis de faire la dernière fois. Le ciel était nuageux, masquant en grande partie le cône du volcan mais la ballade en jeep sur les pentes du monstre assoupi était très sympa. Pour le plus grand plaisir de Zaz et de Salma, la benjamine d'Anni, nous avons joyeusement rebondi sur les routes défoncées qui permettent de découvrir les traces des précédentes éruptions.

En dépit de la bonne humeur qui régnait au sein de l'équipe, la visite est assez macabre. Je vous laisse juges:
  • visite de la résidence dévastée du dernier gardien du volcan. La tradition veut que le sultan envoie dans la montagne un gardien qui est responsable du site et doit rester sur place, même en cas d'éruption. Le dernier gardien est mort dans sa maison en compagnie d'une équipe de journalistes qui était venue pour tenter de le convaincre de redescendre.
  • visite d'un village entièrement dévasté par la cendre brûlante recrachée par le volcan (toujours durant la dernière éruption en 2010). Heureusement, le village avait été évacué et il n'y a eu qu'une victime (qui avait refusé de partir)
  • visite d'un bunker dans lequel s'étaient réfugiés trois personnes (dont deux touristes). Ils ont  littéralement grillé sur place.
Charmant, non? Mais le plus étrange, c'est que tout cela n'a pas dissuadé les gens de revenir s'installer sur les pentes du volcan. De nouvelles maisons ont été bâties, à quelques mètres seulement des ruines noircies des précédentes.







Pour nous remettre de ces émotions, nous sommes allés manger dans un restaurant extraordinaire, Jejamuran. Ce qui le rend unique, c'est que l'on y sert que des champignons. Toutes sortes de champignons utilisés à a place des ingrédients traditionnels des plats indonésiens. En maniant avec tant de talent deux de mes aliments préférés (les champignons et les piments), Jejamuran est venu d'emblée se placer dans la liste de mes restaurants préférés!


Nous sommes ensuite passés au grand marché de Jogja parce que les filles d'Anni voulaient racheter des élastiques pour fabriquer des bracelets loom. Apparemment, cette activité fait fureur dans le monde entier. Keenan (la fille aînée d'Anni) en a offert deux à Zaz.



Après le marché traditionnel, nous sommes passés par le centre commercial dernier cri qui étend ses jolies boutiques sur quatre étage, autour d'un grand supermarché... Carrefour! Je me demande s'ils accepteraient ma carte de fidélité d'Orléans.C'est dans ce centre commercial qu'à la demande de Zaz, on lui a coupé les cheveux façon spiky. Je crois qu'il en avait marre que tous les gens lui caressent les cheveux à longueur de temps.

Après cette journée bien remplie, nous sommes allés manger dans un petit warung qui ne payait vraiment pas de mine. Installé au milieu d'une petite halle de marché au beau milieu de nulle part, on y sert un délicieux satay d'agneau. Nous avons dîné là en compagnie d'un ami d'enfance du mari d'Anni. Ce professeur d'université s'est spécialisé dans l'étude des forêts primaires sous l'angle de la sociologie, i.e. la façon dont les peuples traditionnels coexistent avec la forêt et ce qu'il y aurait à apprendre de cette relation en matière de sylviculture, d'ethno-pharmacologie, de régulation des espèces etc.

***
Le lendemain de cette première journée a mal commencé. Aliocha avait toujours mal à l'oreille et est allée consulter un otorhino à l'hôpital catholique de Jogja. Le médecin lui a indiqué qu'elle avait effectivement un petit trou au tympan. Il lui a prescrit d'autres médicaments. Si elle n'est pas guérie d'ici cinq jours, elle devra consulter de nouveau.

Cela nous oblige à prolonger un eu notre séjour su Jogja, ce qui n'est pas pour nous déplaire.Notre logement est magnifique et nous pouvons toujours visiter les endroits que nous avions renoncé à voir lors de notre premier passage: le plateau de Dieng et la ville de Solo, notamment.

Pour remonter le moral d'Aliocha, nous sommes allés faire du shopping. Jusqu'à présent, nous nous étions abstenus d'alourdir nos sacs mais la fin du voyage approche inexorablement et nous avons décidé de profiter des prix de Jogja qui défient toute concurrence. Retour au marché traditionnel, donc, pour acheter quelques épices ainsi qu'un beau sarong en batik pour votre humble serviteur.

Puis passage au centre commercial pour parcourir les allées de Carrefour. Zaz y a gagné quelques T-shirts de superhéros. J'ai acheté du sembal (la sauce au piment locale). Marion est également allée se faire masser les pieds et peinturlurer les ongles (cf. l'édifiante photo ci-contre).

Anni est partie à Bandung pour la cérémonie qui doit se dérouler en mémoire de sa mère (40 jours après sa mort qui l'avait conduite à Bandung et à notre première rencontre dans le train de retour). Elle doit revenir jeudi car elle inaugure un nouveau restaurant vendredi. Nous fêterons probablement cela ensemble avant de reprendre notre voyage vers Semarang si les oreilles de Marion nous le permettent.

(...) Petite interruption. Nous venons de négocier notre voyage de demain et après-demain au plateau de Dieng. Ari, notre guide est originaire de là-bas et nous séjournerons dans sa famille. Plus de news à notre retour. En attendant, voici quelques photos du havre de paix où nous séjournons grâce à Anni:















Griff

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