Bonjour à tous !
Cela fait quelque temps que nous n'avons pas donné de nouvelles mais je vous rassure, tout va pour le mieux sur la plus belle des iles. La preuve, voici ce que j'ai devant les yeux en ce moment même:
Ce n'est qu'un petit aperçu de ce que nous avons trouvé à Karimunjawa, notre avant-dernière étape sur le chemin du retour.
Je rassure ceux qui s'inquiétaient: nous n'étions pas à bord du bateau qui a coulé récemment entre Lombok et Komodo.
Ceci dit, nous avions bien failli faire une de ces croisières pour Komodo! Mais la lecture des commentaires de ceux qui nous avaient précédés nous en a dissuadés. L'un de ces navires s'était déjà échoué au milieu de nulle part. De nombreux voyageurs relataient le manque d'entretien des bateaux, le fait qu'ils étaient infestés de rats etc.
Comme je vous le disais dans le dernier article, nous sommes partis pour le plateau de Dieng. C'est un peu l'équivalent des Cameron Highlands, cette région de la Malaisie que nous avions visitée lors de notre précédent voyage en Asie: un plateau situé suffisamment en altitude pour jouir de températures clémentes (ça, c'est mon avis, un Indonésien des plaines vous dirait qu'on se les gèle sévère là-haut). Pas de fraises, ici, mais des pommes de terre, des légumes de toutes sortes et des champs de piments (réputés pour être les plus forts d'Indonésie - j'en ramène un que je goûterai avec les plus courageux d'entre vous). Le tout est cultivé en terrasses vertigineuses qui dévalent à flanc de montagne, offrant un panorama grandiose.
Evidemment, ce ne serait pas vraiment l'Indonésie si ce plateau n'était pas surmonté d'un volcan, actif, de préférence. Nouvelle bouffée de souffre, donc, au bord d'une marmite diabolique qui bouillonnait de façon menaçante. Cette fois, Zaz était équipé pour faire face!
Au centre du plateau de Dieng, on trouve quelques temples hindouistes nettement plus modestes que ceux de Prambanan mais qui figurent parmi les plus anciens de l'île (datant pour la plupart du IXème siècle).
Nous avons également découvert une tradition locale: le lancer d'oiseau. Le principe: on lâche un oiseau mâle du haut d'une montagne. Pendant ce temps, le dresseur se positionne sous une sorte de dais (cf. ci-contre) en brandissant une femelle de la même espèce. Si le mâle pénètre sous le dais par-dessus le dais (entre les drapeaux), c'est gagné.
Les paris vont bon train et, d'après Ari, notre guide, certains misent même leur moto ou une machine à laver! C'est quand même plus sympa que les combats de coqs qui se disputent à Bali en dépit des interdictions répétées
Après un passage par un petit lac de montagne, nous sommes arrivés à Batur, le village où vivent les parents d'Ari chez qui nous avons dormi. Les gens de la région sont si peu habitués à voir passer des touristes que notre arrivée a été vécue comme un véritable évènement. On ne pouvait pas faire dix pas sans que quelqu'un nous arrête pour nous demander de nous faire photographier avec lui. Et ce n'était qu'un aperçu de ce qui allait suivre.
Batur est un charmant petit village agricole (au sens indonésien du terme, on est quand même loin du lieu dit!). Nous nous sommes promenés au cœur de jolies petites ruelles, des champs en terrasse à une bergerie avant d'aller prendre le thé chez les grand-parents d'Ari. Quelques images de cette balade nocturne:
Après un délicieux dîner chez les parents d'Ari, une nouvelle surprise nous attendait: tous les enfants du quartier s'étaient rassemblés dans le hall de la maison. Sous la baguette du père d'Ari qui forme et dirige toutes les fanfares de la région, ils nous ont offert un petit concert improvisé. Pour ne pas demeurer en reste, Zaz et Aliocha leur ont rendu la politesse en entamant quelques grands classiques de la chanson française comme Les cités d'or ou Les mondes engloutis.
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes partis à moto avec Ari et son frère pour profiter du beau temps et observer les cultures en terrasse d'en haut. Je vous laisse juges:
Avant de repartir, il nous restait à accomplir une mission confiée par le père d'Ari: aller saluer les élèves de toutes les écoles du village (l'école coranique, la maternelle puis l'école du gouvernement). Sur le papier, une sinécure. Mais nous nous sommes rapidement rendu compte que sans le savoir, nous étions devenus de véritables rockstars. Dans chaque cour de récréation, notre surgissement inopiné provoquait une véritable émeute et j'ai fini par prendre Zaz sur mes épaules de peur qu'il ne se fasse étouffer par cet assaut aussi enthousiaste et affectueux que touchant. Quelques images de cette incroyable matinée:
Après cette journée forte en émotions, nous sommes rentrés à Jogja en passant par un charmant petit lac de montagne.
Voilà donc la première partie de nos aventures. La suite nous conduira de Jogja jusqu'à l'île de Karimunjawa d'où je vous écris ces lignes.
Shanti,
Griff